Face aux problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement, les chefs d’entreprise peuvent être pris de court. Comment conserver une marge de profit quand les coûts du transport augmentent, quand les délais de livraison s’allongent et qu’il y a une pénurie d’intrants ? Avec le récent reconfinement en Chine, l’approvisionnement en intrants en provenance de ce pays restera problématique. Voici quelques conseils qui pourront vous aider à faire les bons choix pour sortir gagnant de cette conjoncture.
Portrait de la situation actuelle
Parce qu’ils dépendent à la fois des fournisseurs étrangers pour les intrants et des marchés d’exportation pour les ventes, les secteurs du commerce de gros, de la construction, de la fabrication et du commerce de détail ont été les plus durement touchés au Canada par les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement. De plus, l’envolée du prix du pétrole coûte cher aux secteurs de la métallurgie et de l’énergie, tout en affectant également de nombreuses filières dépendantes de ces secteurs, telles que l’agroalimentaire et l’automobile.
Il n’y a pas que les grandes entreprises qui ont eu des problèmes d’approvisionnement depuis 2 ans. La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui regroupe majoritairement des PME, indiquait que 55 % de ses membres éprouvaient des retards dans la production et dans la livraison de leurs produits, ainsi qu’avec leurs fournisseurs.
L’Enquête canadienne sur la situation des entreprises, menée par Statistique Canada en 2021, indique que les problèmes suivants affectaient également les entreprises canadiennes : l’augmentation du coût des intrants (38,5 % des répondants), la pénurie de main-d’œuvre (30,3 %), l’augmentation des coûts liés au transport (22,8 %) et les difficultés à acquérir des intrants (15,0 %). Au Québec, c’est la pénurie de main-d’œuvre qui s’inscrit en tête (45,5 %), suivie par la hausse du coût des intrants (34,5 %), la hausse des coûts liés au transport (20,3 %) et les difficultés à acquérir les intrants (16,9 %).
Comment sortir gagnant d’une situation difficile ?
De nombreux chefs d’entreprises craignent que leur marge de profits fonde comme neige au soleil, puisque les coûts des intrants et du transport ont tellement augmenté. Mais ne voyez pas votre entreprise comme une victime des circonstances : en cas de difficultés, les leaders trouvent des solutions et réussissent à sortir plus forts de n’importe quelle situation. Oui, il s’agit d’un défi de taille, mais il existe des solutions auxquelles les experts ont déjà pensé.
La vulnérabilité actuelle de votre entreprise est due à plusieurs facteurs. Voici des solutions possibles pour réduire cette vulnérabilité et anticiper les problématiques à venir :
Trouvez des canaux d’approvisionnement alternatifs
Pour ne plus que votre entreprise soit à la merci d’un seul fournisseur, vous devez éviter qu’une trop grande quantité de vos intrants provienne d’un seul ou d’un petit nombre seulement de fournisseurs étrangers. Appliquer des changements sera peut-être plus compliqué du point de vue de la gestion logistique, mais fera baisser votre niveau d’exposition au risque.
Quelles sont les importations les plus vulnérables dans votre chaîne d’approvisionnement et quelles alternatives seraient disponibles rapidement ? Avec vos nouveaux fournisseurs, vous pourrez négocier de nouvelles ententes (il n’y a pas que la Chine et l’Inde qui offrent des bons prix) ! Par exemple, il peut être avantageux d’avoir un fournisseur au Mexique, puisque les délais de livraison seront réduits. Minimisez l’impact des défaillances de la chaîne d’approvisionnement en misant sur la diversification de vos sources d’approvisionnement et du renforcement de la relation avec vos partenariats actuels.
Déterminez quels sont les intrants que vous pouvez obtenir au Québec, au Canada, au Mexique ou dans un autre pays d’Amérique latine. La moitié des chefs d’entreprises arrivent à trouver des fournisseurs canadiens pour leurs intrants essentiels1. De plus, le gouvernement a mis en place des assouplissements pour permettre d’accueillir un plus grand nombre de travailleurs temporaires pour assurer une main-d’oeuvre de production, ainsi que des politiques plus agressives afin d’aider des PME à accélérer l’intégration de nouvelles technologies (d’automatisation, notamment).
Analyse des coûts réels
Saviez-vous que 20 % des coûts d’importation sont souvent sous-estimés? Dans l’évaluation du coût final de vos importations, vous devez prendre en compte : les problèmes actuels qui rendent les livraisons imprévisibles et beaucoup plus dispendieuses ; les goulots d’étranglement ; l’accroissement des coûts de la main-d’œuvre étrangère ; ainsi que la variation des tarifs douaniers. Il est conseillé de toujours prévoir une marge d’erreur de 15% dans la prévision des coûts d’exportation.
« Avant de penser à exporter, il faut faire des analyses de coûts en amont, indique Claudine Fyfe, spécialiste en chaîne d’approvisionnement chez Fynlam. On fixe souvent un prix de revente mal adapté et on renonce à des marchés pour cette raison. L’analyse de coût doit être faite rigoureusement : on doit s’assurer de la qualité et de la conformité des produits AVANT que la marchandise quitte le navire en partance de Chine, par exemple. » Il existe des stratégies et des outils que vous pouvez employer pour bien analyser vos coûts réels. Pour les connaître, consultez l’article de blogue écrit par Mme Fyfe.
Fixation des prix de vos produits
Les propriétaires de PME indiquent qu’ils augmenteront leurs prix de 3,3 % en moyenne au cours des douze prochains mois, ce qui constitue la plus importante hausse depuis 20092. Mais cette décision est-elle la meilleure dans le contexte d’inflation actuel ? Oui, les salaires augmenteront également (de 3,3 % à 3,5 % au Québec et entre 3,1 % et 3,4 % au Canada3), mais en augmentant trop vos prix, vous risqueriez de perdre une partie de votre clientèle et d’écorcher l’image de votre entreprise. Il suffit de trouver un juste milieu pour ne pas perdre une partie de votre clientèle, tout en faisant des profits.
Fusions et acquisitions
Selon une étude de la Banque de développement du Canada tenue en 2021, les entrepreneurs qui choisissent de faire croître leur entreprise en procédant à des fusions/acquisitions sont deux fois plus susceptibles de connaître une croissance des ventes supérieure à la moyenne de leur secteur d’activité. Cette stratégie de croissance permet d’ajouter de nouvelles ressources pour pallier une pénurie de main-d’œuvre et d’accéder à davantage de technologies qui permettent d’accélérer le rythme de production.
Le succès d’une opération de fusion ou d’acquisition dépend de plusieurs facteurs. Le principal est de créer une synergie réussie et payante entre les 2 entités. De plus, « de nombreuses entreprises font beaucoup d’acquisitions sans se préoccuper des enjeux de la chaîne d’approvisionnement, explique Claudine Fyfe. Dans le contexte actuel, il est primordial d’y accorder toute votre attention ! »
Méthodes de gestion du risque
Investissez dans la collecte de données précises liées à la gestion du risque et repensez votre modèle d’affaires, au besoin. Évaluez les menaces liées à la production, à l’approvisionnement et aux ventes : fournisseurs, manufacturiers, entrepôts, distributeurs, routes de transport et détaillants.
Établissez ensuite un processus de gestion des risques basé sur la probabilité que le risque se produise, sur les impacts potentiels que ce risque pourrait avoir, et sur votre capacité à atténuer ce risque. Cela vous permettra de prévoir les surplus de coûts lorsque des problèmes se présenteront, mais aussi de repenser vos opérations. En utilisant un logiciel spécialisé, les entreprises peuvent automatiser la gestion des risques, et ce, tout au long de la chaîne logistique.
Stratégie de marketing
Pour être compétitives, les entreprises doivent miser sur une bonne stratégie de marketing et de publicité. L’image de marque de votre entreprise doit être parfaite et les produits doivent être valorisés au maximum, sur tous les réseaux de communication. Une agence spécialisée pourra vous aider.
Faites-vous conseiller efficacement
En cette période d’incertitude, la priorité des propriétaires de PME devrait être de s’arrêter et de réfléchir à une stratégie en consultant des experts en exportation. Ceux-ci connaissent les problématiques liées aux chaînes d’approvisionnement et savent comment les contourner.
GoExport peut vous aider à faire le point sur votre situation actuelle et à implémenter des solutions gagnantes pour que vous preniez le contrôle de la situation. Nous vous expliquerons, de plus, comment anticiper les problématiques qui pourraient constituer un défi dans les années à venir.
